vendredi 22 mars 2013

Les constellation passaient au-dessus des grands arbres - Nicolas Dariel

Présentation de l'éditeur :


A l'occasion d'une exposition de peinture dans un village de l'arrière-pays niçois, Victor se remémore un détail très ancien qui va déclencher l'engrenage de toute une aventure. Plusieurs toiles non répertoriées, peintes par son aïeule, Marie Lanoa, dans les années 14 - 18, ont été bel et bien dispersées sur le marché de l'art. Cet événement ravive les sentiments et les souvenirs de Victor. Il imagine la vie de cette artiste et celle de son époux pendant ces années de guerre et de séparation... S'ensuit la rencontre de deux personnages, Victor et Paul, un journaliste, qui vont s'entretenir à maintes reprises pour tenter de faire revivre cette artiste hors du commun, ainsi que le destin de quelques tableaux... Deux personnages qui vont, tout au long d'une enquête pour le moins rocambolesque, nous faire découvrir une bien étrange relation et au fond, toute leur complémentarité.

Mon avis :

Victor, la soixantaine, installé dans son manoir fait revivre ses grands parents disparus. Il remue les souvenirs avec l'aide de son cousin Charles et écrit un livre sur leur vie durant la guerre de 1914-1918. Apparait ensuite Paul, un journaliste qui l'emmène sur les traces des femmes artistes de la fin du 19ème et du 20ème siècle, c'est avec lui que Victor part sur les traces de tableaux inconnus de Marie Lanoa, sa grand-mère, qui les mèneront jusque dans un New York de série policière qui nous conduira, nous les lecteurs, à des conclusions incertaines.

Si on prend ce livre comme une enquête sur l'œuvre d'une artiste peu connue bien que majeure dans son époque, on peut être déçu par l'intrigue, ce n'est pas ce que j'en retiendrai, plus important et évocateur me semblent être les relations de Victor avec son passé, son cousin Charles, et Paul ce journaliste si différent de lui, mais qu'il voit peu à peu dans sa sensibilité et son histoire et qu'il découvre complémentaire. Les considérations dans le courant du livre sur les femmes artistes de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème siècle sont également très intéressantes.

Le style d'écriture de Nicolas Dariel m'a un peu dérouté au début du roman, mais il m'a peu à peu apprivoisé et  j'ai quitté ce roman à regret, ce qui est tout de même un très bon signe.

Une lecture très agréable qui donne envie de suivre cet auteur.

Quelques extraits :

C'est une exubérante liberté qui guidait sa main,  le crayon mêlé à la couleur, la couleur débordant allègrement les contours, les blancs, la toile laissée nue par endroits pour mieux opposer les champs de couleurs, le tout composé comme des semblants d'improvisations pour la mettre définitivement en place au cœur de ces aventuriers du fauvisme qui empruntaient à l'époque des méandres secrets reliant le monde de l'inconscient à la réalité  palpable et visible du temps présent, combinaisons audacieuses prises dans le piège de la toile.

La peinture, c'est un moyen de locomotion pour faire le tour du monde autour d'une pomme, dixit Cézanne, un luxe sublime de l'esprit débouchant sur une poésie soudain lue dans son ensemble, un seul bloc dans lequel le début et la fin se confondent.

Oui, ils sont dans des mondes différents, mais sa seule présence aide Victor à préciser ses propres idées. Une conversation qui tourne en deux monologues n'est pas forcément stérile. L'évidence des rouages vient  par surprise. On comprend après coup, si la patience est de la partie.

Une ville sans eau n' a pas de cœur. … 
Là où il ya de l'eau, quelle qu'elle soit, rivière ou mer, on ne se sent pas prisonnier, on n'est jamais seul.

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