mercredi 8 août 2012

Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates - Mary Ann Shaffer - Annie Barrows

Présentation de l'éditeur :


Janvier 1946. Londres se relève douloureusement des drames de la Seconde Guerre mondiale et Juliet, jeune écrivaine anglaise, est à la recherche du sujet de son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d'un inconnu, un natif de l'île de Guernesey, va le lui fournir ? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre son monde et celui de ses amis - un monde insoupçonné, délicieusement excentrique. Celui d'un club de lecture créé pendant la guerre pour échapper aux foudres d'une patrouille allemande un soir où, bravant le couvre-feu, ses membres venaient de déguster un cochon grillé (et une tourte aux épluchures de patates...) délices bien évidemment strictement prohibés par l'occupant. Jamais à court d'imagination, le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates déborde de charme, de drôlerie, de tendresse, d'humanité Juliet est conquise. Peu à peu, elle élargit sa correspondance avec plusieurs membres du Cercle et même d'autres habitants de Guernesey , découvrant l'histoire de l'île, les goûts (littéraires et autres) de chacun, l'impact de l'Occupation allemande sur leurs vies... Jusqu'au jour où elle comprend qu'elle tient avec le Cercle le sujet de son prochain roman. Alors elle répond à l'invitation chaleureuse de ses nouveaux amis et se rend à Guernesey. Ce qu'elle va trouver là-bas changera sa vie à jamais.

Mon avis :

Un délicieux roman épistolaire qui nous emmène à la fin de la guerre dans un Londres pas encore relevé de ses destructions. Juliet qui est à la recherche d'un nouveau sujet pour continuer son œuvre de romancière débute une correspondance avec des habitants de Guernesey qui avaient créés un cercle littéraire pendant l'occupation de leur ile. 
C'est cette correspondance qui va entrainer Juliet dans une aventure qu'elle n'attendait pas du tout. 
Tout le roman est construit autour des échanges de courriers entre Juliet et les personnages de l'histoire. Si ces personnages sont nombreux, à aucun moment on ne se perd dans cette correspondance. 
Le style est délicieux et je regrette vraiment que ce soit le seul roman que Mary Ann Shaffer ait écrit, je me serai jeté sur les suivants à coup sur. Merci à Annie Barrows, sa nièce, de lui avoir permis de terminer ce petit bijou.

Quelques extraits :

J'adore faire les librairies et rencontrer les libraires. C’est vraiment une espèce à part. Aucun être doué de raison ne deviendrait vendeur en librairie pour l’argent, et aucun commerçant doué de raison ne voudrait en posséder une, la marge de profit est trop faible. Il ne reste donc plus que l’amour des lecteurs et de la lecture pour les y pousser. Et l’idée d’avoir la primeur des nouveaux livres.

J’ai surpris votre coursier en flagrant délit de dépôt d’œillets roses sur mon palier. Je l’ai saisi par le col et je l’ai menacé jusqu’à ce qu’il me révèle votre adresse. Vous, voyez, Mr. Reynolds, vous n’êtes pas le seul à user de la tactique de l’intimidation sur d’innocents employés. J’espère que vous ne le renverrez pas, il a l’air d’un gentil garçon, il n’a guère eu le choix ; je l’ai menacé de La Recherche du temps perdu.

J’aimerais aussi trouver des récits de voyage ou des livres sur l’histoire des îles Anglo-Normandes. Est-il exact que, par une journée claire, on peut apercevoir les automobiles rouler le long des côtes françaises ? C’est ce que prétend mon encyclopédie, mais je l’ai achetée d’occasion et je ne m’y fie guère.

Ma voisine, Evangeline Smythe, va accoucher de jumeaux en juin. Comme elle ne semble pas transportée de joie à cette idée, je vais lui demander de m’en donner un.

Avez-vous remarqué que, lorsque votre esprit est focalisé sur une personne, sa présence se manifeste partout où vous allez ? Mon amie Sophie appelle cela des coïncidences et le pasteur Simpless, la grâce. Il pense que quand on aime profondément une personne ou une chose, on projette une énergie à travers le monde qui lui apporte « la fécondité ».

Je suppose que j’ai un prétendant, mais je ne suis pas encore très habituée à lui. Il est terriblement charmeur et me comble de repas succulents, et, pourtant, je me dis parfois que je m’accommode mieux des prétendants des livres que je lis que de ceux que j’ai devant moi. Comme ce serait lâche et pervers de ma part si c’était vrai.

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